Diffusion 21.02.2025
A Bienne, la place de jeux Robinson offre une alternative aux écrans en encourageant la liberté et la créativité des enfants. Son responsable, Blaise Munier, observe une évolution préoccupante: la concentration des plus jeunes diminue, leur capacité à s’investir dans des projets aussi. Jadis capables de passer des mois sur une cabane, ils abandonnent désormais au bout de quelques minutes.
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L’impact des écrans ne se limite pas à la concentration. Les enfants hyperconnectés semblent plus agités ou, à l’inverse, complètement éteints. Blaise Munier s’en inquiète: « Je travaille depuis 20 ans dans cet espace d’accueil pour les 6-12 ans. Nous sommes passés d’enfants ouverts, créatifs et intéressés à des enfants zombies ».


Le phénomène s’accélère dès l’accès au téléphone portable, souvent autour de 7-8 ans, entraînant une perte de curiosité et un repli sur soi. Les enseignants font le même constat: les plus jeunes ont moins d’envies et peinent à se projeter hors du monde numérique.
Cette transformation affecte aussi leurs relations sociales. L’exclusion et le harcèlement, amplifiés par les réseaux sociaux, fragilisent certains enfants. Ceux qui n’ont pas accès aux écrans développent des relations plus saines, basées sur l’entraide et l’exploration.
Face à ces constats, Blaise Munier plaide pour une interdiction des smartphones avant 16 ans, estimant que cela aiderait aussi les parents, souvent démunis face à l’excès de connexion de leurs enfants. Certains pays ont déjà pris des mesures pour limiter l’accès des plus jeunes aux écrans. En Suisse, la question reste ouverte.

